L'écritoire du Seigneur Véhélixe
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[LES ENFANTS DE GORRE] Partie 1

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Message par Admin Dim 14 Juil - 17:11

Nouvelle fiction maison qui poursuit ma petite interprétation personnelle de la légende. (Lubin ne m'a servi qu'à ne pas perdre la main). Elle est dans la continuité de Kaamelott : le (fan)film et Les contes de Perceval, vous allez avoir besoin de connaître ces histoires pour comprendre celle-ci, si ce n'est pas fait lisez-les, sinon je vous fait un bref recap' :
Anna a utilisé une potion de polymorphie pour se faire passer pour Guenièvre. Arthur de retour de Rome fait un enfant à la fausse Guenièvre. Un enfant naît de cette union, Arthur est tué par Lancelot dans un raid pour récupérer Kaamelott. Après sa mort Perceval se marie avec une femme, Amarillys. Il parvient à tuer Méléagant en allant aux Enfers, le royaume de Gorre et est condamné à y rester. Amarillys étant enceinte, elle rompt la loi des Morts et fait remonter le fils de Perceval et le second garçon chez les vivants. Comment ? C'est ce que vous allez voir.








Le pays des morts avait rejeté l'enveloppe charnelle d'un héros dont les Hommes parleront dans vingt siècles. Le dernier continent épargnait à ses habitants toute contrainte physique. Au bord de l'eau dans une matinée paisible à l'ambiance de plomb, les oiseaux refusaient de chanter. La nature semblait se taire face à ce que les héros avaient traversé. Le Mal était mort pourtant les enfants ne riaient plus. On avait tué la joie.
Partout la rumeur s'était propagée comme la brise froide et lugubre qui traverse la nuit. Le héros de Logres n'était plus, il avait donné sa vie pour ne pas lui rendre la sienne ; la Réponse ne visitera plus aucun autre mortel en proie au doute. Les contes de bardes de passage avaient été traduits, dans les chants mais aussi dans les bibles par tous les clercs du monde connu afin de maudire le Mal qui s'était incarné.
Tantôt était-il le loup qui piégeait une petite fille trop crédule, tantôt était-il une sorcière, présentée comme une ermite, un isolement du monde rassurant mais qui serrait ses griffes sur des enfants désorientés dans une grande forêt nocturne. Toujours en tout cas, on le dépeignait comme un monstre indigne qui s'amusait à voler au monde ce qu'il y a à la fois de plus faible et de plus beau. Méléagant avait achevé son œuvre, emportant l'artiste avec elle comme une symphonie inachevée. Le Mal ne meurt pas, on ne l'arrête pas, il attend juste un nouvel interprète pour continuer son requiem.
Au bord de l'eau dans une matinée paisible à l'ambiance de plomb, les oiseaux refusaient de chanter. La barque de la gardienne de l'île des Pommes flottait avec une légèreté déconcertante à l'embouchure du fleuve. Un froid oppressant traversait les plaines et les cœurs des Bretons. On refusait de croire que les Héros étaient morts.
Alors que le gallois héros du Graal reposait proche de son roi, deux enfants jouaient dans les joncs, aussi calmes que l'eau. L'un d'eux avait les yeux d'un bleu perçant, l'autre un médaillon d'une divinité disparue. Tous les deux avaient une particularité qui laissait peu de place au doute quant à leur destinée. Ils étaient nés au royaume des Morts.
Un cycle s'était achevé dans le monde des incarnés, le Royaume sans soleil ni jours avait lui sombré dans un nouveau chaos. La fée porteuse des Prophéties avait déjà failli à sa mission; rien ni personne ne devait remonter du royaume des morts. C'est ce démon - au sens antique du terme, l’intermédiaire entre les vivants et les Dieux- qui avait bouleversé l'ordre souterrain des choses.
Au loin on croirait entendre un air lugubre flâner entre les saules.
Deux petites vies n'avaient pas encore conscience du poids qui tombera bientôt sur leurs épaules. Le Destin est un cavalier fou qui ne saurait être fui. Les cartes peuvent être battues maintes fois pourtant les jeux sont déjà faits. Nous avons craint les nuages qui momentanément ont caché le soleil sans voir l'éclipse qui s'installait. Les cycles sacrifient un Homme pour tuer un Monstre.
Mais une erreur a été commise.
Dieu est mort ! Dieu reste mort ! C'est nous qui l'avons tué ! Comment nous consoler, nous les meurtriers des meurtriers ? Ce que le monde a possédé jusqu'à présent de plus sacré et de plus puissant a perdu son sang sous notre couteau. Qui nous lavera de ce sang ? Avec quelle eau pourrions-nous nous purifier ? Quelles expiations, quels jeux sacrés serons-nous forcés d'inventer ?
La grandeur de cet acte n'est-elle pas trop grande pour nous ? Ne sommes-nous pas forcés de devenir nous-mêmes des dieux simplement — ne fût-ce que pour paraître dignes d'eux ?

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