Kaamelott : le (fan)film – Partie 2 : Le retour du roi

Le cheval et son occupant entrent en trombe dans la grande cour. Les lanciers autour de la cour assènent de grands coups de lance en direction du cheval, qui tombe à la renverse, mort. Le passager tombe lui aussi, enveloppé dans le grand drap foncé, tâché de sang. Un soldat utilise le bout de son arme pour découvrir le visage de l’intrus ; ce n’est pas Arthur, mais le cadavre d’un soldat de l’entrée, attaché au cheval par les pieds.
La totalité des soldats présents détallent alors vers le château, pour retrouver Arthur, laissant un temps de répit aux dignitaires de Carmélide. Arthur avait profité du chaos général pour pénétrer dans les jardins partiellement détruits. Son vieux rudius à la main, sa bague de contrôle des lames sur l’autre, il marche le plus discrètement possible pour écouter et juger s’il peut rejoindre la cour.
Le chemin étant dégagé, il accourt vers les deux grands bûchers.



Séli : Arthur ? Qu’est ce vous foutez là ?

Arthur : Je viens profiter du paysage.

Léodagan : Pas le temps pour l’ironie, faut qu’on se tire.

Arthur : Ouais, vous savez où aller ?

Séli : Pas vraiment, mais il doit bien rester un coin abandonné où on pourrait s’installer ?

Arthur : Ok j’ai une idée, on va aller dans l’ancien camp de Caïus.

Léodagan : S’il est encore debout, vous vous rendez pas compte de ce qu’il a fait du patelin, même moi j’aurai pas osé.

Séli : J’vous suis, mais avant va falloir récupérer la p’tite.

Arthur : La p’tite ? Guenièvre ?

Séli : Bah oui, quelle question ?

Arthur : Guenièvre elle est dans une taverne de la côte, c’est bon.

Léodagan : Mais, vous surchauffez ? Elle est là haut, dans votre chambre !

Arthur ? Quoi ?! Mais…

Lancelot : En effet, elle est dans MA chambre.

Lancelot avance d’un pas insolent, la main sur une rapière Arborant une croix renversée au pommeau.

Lancelot : Et je compte bien qu’elle y reste.

Arthur (son arme à la main) : Lancelot.

Lancelot : Sire Arthur, enfin… .

Arthur : Je suis plus coriace que vous le pensiez hein ?

Lancelot : En vérité, non. Je vous attendais, mais pas tout de suite, c’est dangereux de se jeter dans la gueule du loup.

Arthur : J’ai toujours pris des risques.

Lancelot : En effet. Entreprendre une quête divine avec une troupe d’idiots, tenter d’unifier des peuples alors que l’on n’a jamais rien gouverné. Et enfin laisser une femme seule, en proie à d’autres. Vous êtes d’une nature inconsciente Arthur, ça vous perdra.

Arthur : En attendant je suis là, je comprends pas tout mais ça m’empêchera pas de vous rayer de la carte.

Lancelot : Non, même si je ne vous estime plus, nous avons collaboré ces dernières années. Je ne tirerai aucune satisfaction à tuer un ancien allié pratiquement mort. J’ai un code d’honneur.

Arthur : D’honneur ? Vous pensez après tout ça avoir encore de l’honneur ?

Lancelot : Oui. Et vous devriez vous en satisfaire, c’est ce qui m’empêche de vous terrasser d’un seul coup de lame.

Arthur : Bien, alors qu’est ce qu’on va faire ?

Lancelot : Vous allez repartir d’où vous êtes venu, et on se rencontrera dans d’autres temps, et sûrement d’autres lieux. Nous nous affronterons, mais quand vous serez mieux préparé.

Arthur : Un combat…loyal ? Ça m’étonne de vous.

Lancelot : Exactement. Vous savez, le pouvoir et… ma femme m’oblige à plus de prudence.

Arthur : On se reverra, soyez en sûr. Je vous ai confié le pouvoir, pas MA femme.

Lancelot : J’y compte bien. D’ailleurs, pourquoi m’avoir confié le pouvoir ?

Arthur : Je vous sentais apte, mais les plus grands font parfois des erreurs.

Arthur fait signe à Léodagan et à sa femme de le suivre, et ils quittent tout les trois la cour. Ils sont maintenant sur le sentier vers le camp romain abandonné.

Arthur : Dîtes beau-père, c’est quoi cette histoire avec Guenièvre ?

Léodagan : Mais quelle histoire ? Autant vous avez repris du poil de la bête avec le physique autant le mental… pardon.

Arthur : Vous disiez que Guenièvre était dans mon ancienne chambre à Kaamelott.

Séli : Bah, oui ! Ils l’ont emmenée avec nous, on s’est fait attraper tout les trois sur le chemin de la côte. Il l’a bâillonnée et emmenée dans le château, on ne l’a pas revue depuis.

Léodagan : Voilà, ça me fait déjà bien assez chier de la laisser à l’autre con.

Arthur (s’arrête) : Mais je comprends pas, moi je l’ai rencontrée hier dans une taverne sur la côte de Carmélide.

Léodagan : Mais non ! Elle est à Kaamelott depuis cinq jours qu’on vous dit !

Séli : Attendez, quand on était dans les geôles, vous évidemment vous pioncez comme d’habitude, mais moi j’écoutais un peu ; et il me semble qu’il parlait avec Loth et une femme.

Arthur : Ah ! Les revoilà ces deux là !

Séli : Et de souvenir, Lancelot lui demandait d’aller voir Elias pour lui faire une potion de métamorphose, mais j’en sais pas plus, ils sont partis.

Arthur : Anna ! Mais c’est pas vrai !

Léodagan (reprends la marche) : Qu’est ce qui vous arrive ?

Arthur : Vous vous souvenez de mon père ?

Léodagan : Ouais marchez ?

Arthur : Ma mère était mariée avec le Duc de Gorlay, pas avec Uther Pendragon, si je suis là c’est qu’Uther à réussi à … avec ma mère.

Séli : Vous allez pas nous refaire la généalogie, si ? Où vous voulez en venir ?

Arthur : Ma mère est chiante mais elle savait se tenir, si elle à réussi à me concevoir avec mon père, c’est qu’il a utilisé une potion pour se faire passer pour le Duc !

Séli : Et donc ?

Arthur : Bah, j’ai plus ou moins couché avec Guenièvre hier dans la taverne.

Léodagan : Ah bah enfin ! Mais attendez…Guenièvre était au château, ça veut dire que vous…

(Arthur fait un signe honteux de tête)

Léodagan et Séli : MAIS C’EST PAS POSSIBLE !

[Fondu]

Tout les trois sont maintenant dans le camp abandonné, la nuit est tombée, un feu est allumé.
Arthur regarde dans le vide, déçu.

Léodagan : Bon, on est tranquille ici, mais on a rien à becter.

Séli : Oh vous ! Toujours à penser qu’à bouffer !

Arthur : C’est vrai que là va pas falloir traîner, j’ai pas envie de courir après des bestioles en forêt.

Léodagan : Alors, c’est quoi la suite du programme ?

Arthur : Pour ce soir ? Bah on va aller se pager, avant faut que le trouve des lits corrects.

Séli : Non mais soyez pas con, ils parle de demain !

Arthur : On va récupérer la vraie Guenièvre, le château. Mais pour ça, va nous falloir une équipe.