Spin Off : Lancelot ou l’éveil de Kaamelott

Alors que les descentes se multipliaient, que les tire-laine n’osaient même plus sortir de chez eux et que les ivrognes craignaient trop les sentences pour état d’ivresse, la discrète révolte se tût complètement. Le régime aimait l’ordre. L’ivresse était condamnée, la lâcheté était réprimandée. On se réjouissait semaines après semaines d’avoir réussi à éteindre la débauche dans les rues. Et pour cause, les femmes n’osaient même plus étendre leur linge. Les enfants n’allaient plus voir les puppies. Lancelot avait tout tué, c’était l’avènement de l’ordre et la mort de la joie. Lancelot qui ne savait rien de la gouvernance avait vite appris auprès de Loth ; les principes étaient immoraux mais efficace. Lorsque les résultats étaient bons, on les placardait partout. Que chacun puisse se prouver que ce Régime était la meilleure chose qui soit arrivée au royaume de Logres. La propagande fût vite omniprésente. Les livres étaient rigoureusement validés par le tyran. Ceux relatant des exploits de la table ronde furent brûlés, ceux relatant ses exploits sont modifiés et amplifiés.
Malgré son goût pour l’ordre et l’interdiction, Lancelot savait se faire apprécier. Il avait rendu l’apprentissage de la lecture obligatoire, celle du nouveau code de chevalerie et les principes de l’agriculture pour les jeunes enfants, permettant de leur enseigner qu’il était le vrai seul bon roi de Logres et qu’Arthur n’était qu’un sale usurpateur. Quelques semaines seulement après sa prise de pouvoir, le tiers-état était devenu psychologiquement malléable mais vraiment plus compétent et efficace. La moitié de la population était capable de lire des textes simples et savait parfaitement rendre l’agriculture extrêmement rentable. Il fallait l’avouer, malgré le régime de terreur, Lancelot avait plus fait en 3 mois qu’Arthur avait fait en 15 ans ; et tout les principes du roi étaient là : il fallait qu’Arthur soit oubliable.

Les pays voisins n’étaient ni amicaux ni hostiles. Personne n’osait engager quelques relations diplomatiques que ce soit. Encore une fois il fallait l’avouer, il n’y avait plus aucune tentative d’invasion. Lancelot faisait terriblement peur, peur à son peuple, peur aux pays voisins et peur à ses sujets. Loth n’avait aucune raison de le craindre, il lui avait tout appris. Anna quant à elle avait reçu carte blanche pour retrouver Arthur, or elle piétinait, ce qui avait tendance à l’enrager, sans pour autant qu’elle sorte de la plénitude habituelle. Elle aussi était crainte, paraissant calme, elle bouillonnait souvent à l’intérieur. Par ailleurs, Loth n’aimait pas voir sa femme dans cet état. Il préférait se trouver quelque chose à faire loin d’elle, la gestion d’un nouveau royaume était une excuse idéale.
Il ne restait qu’un homme issu du régime du Juste. L’enchanteur Elias était resté. Lancelot admirait sa rigueur et Elias aimait l’argent. Un accord avait été convenu, il travaillerait pour lui tant qu’il y trouverait un intérêt financier. L’enchanteur n’était pas du genre à s’attacher aux gens, il s’était attaché à l’argent du royaume, Lancelot trouvait satisfaisant d’apprendre qu’il travaillait pour Arthur non pas par conviction mais par appât du gain royal.
La tâche d’Elias était simple, il devait trouver un moyen d’assouvir le besoin de vengeance du Régime. Le mage avait rapidement trouvé la solution et l’avait tout aussi rapidement livrée au roi. Une liqueur qui permettait de ne plus vraiment être soi-même. Content de son travail, le tyran lui avait accordé de ne plus travailler que pour lui-même, profitant des locaux et étant payé par Kaamelott, en échange de quoi il devrait exécuter les souhaits du gouvernement quand ils le demandaient.