Spin off : Lancelot ou La peur du tyran

Loth est dans sa chambre à Kaamelott, son ego démesuré se satisfait des tentures orcaniennes qui siègent à côté des nouvelles tentures de Kaamelott, omniprésentes aux murs. Ce nouveau bastion de location, aimablement partagé par Lancelot lui plaît au plus haut point, son putsch contre Arthur est une réussite en demie-teinte ; il est le premier ministre du tyran du Lac qui a conquis Logres. En quelques mois, Lancelot a beaucoup délégué au roi d’Orcanie par reconnaissance, notamment sur la trésorerie et tout le pouvoir décisionnel, Lancelot n’a plus qu’une obsession : retrouver Arthur. La gestion d’un peuple ne l’intéressait pas et il n’avait pas besoin de l’argent du royaume non plus ; son armée ne tient qu’à une poignée de fidèles qui lui obéissent aveuglement, nul besoin de les payer. Le royaume stagne, aucune dépense militaire ni d’infrastructure ne sera faite sous le régime de Lancelot.

Anna et le tyran avaient un but commun, Loth ne voyait donc que très peu sa femme, ce qu’il aimait beaucoup. Il avait tout le temps de réduire à néant ce que l’ancien propriétaire de ces lieux avait construit. Depuis qu’Arthur avait disparu du royaume, les servantes ne servaient plus, elles avaient toutes été abusées puis assassinées par Loth lui-même ou la troupe des hommes en blanc.
Les corps des personnes tuées au château étaient pendus au rempart Sud, à la vue du peuple pour leur désigner ce qu’ils encourraient à défier l’autorité. Les maîtresses ont été enfermées sans nourriture sous les ordres de Loth. Ce que le roi d’Orcanie aimait le plus, c’est remplir les convois de l’or de Kaamelott vers le château d’Orcanie ; Lancelot lui avait offert l’intégralité de la trésorerie. De plus, un autodafé avait été proclamé, ce qui a vite dérivé en l’interdiction de toute apparition de l’ancien roi dans le pays. Les livres à son sujet étaient détruits, les pièces de bronze à son effigie étaient consignées par les commerçants et refondues par les métallurgistes du château en d’autres pièces vierges de portraits.
La première résistance populaire résidait dans le fait de s’échanger des pièces non récupérées à l’effigie du roi. Les commerçants et villageois dignes de confiance et nostalgiques possédaient ce genre de pièces comme signe distinctifs. La Résistance, c’est le nom qu’ils se donnaient. De petits groupes de paysans qui parlaient avec nostalgie d’un ancien temps pas si lointain que ça. Cela se passait toujours dans les tavernes et autres auberges qui étaient devenus à la fois les premiers bourgeons de la rébellion et les diffuseurs de la propagande du Régime, grâce aux taverniers qui s’étaient rapidement vendus au tyran. Arrosées de vin grec, -car Lancelot avait levé cette interdiction, réjouissant donc la majorité des taverniers qui, avec un habile jeu politique étaient devenus avec joie les premier délateurs du régime- ces réunions au fin fond des caves étaient progressivement devenues des expressions de colère. On y insultait grassement le nouveau patron Lancelot jusqu’à ce qu’une fin d’après-midi, une cohorte d’hommes en blanc vinrent chercher une femme aux long cheveux roux qui travaillait depuis peu pour la taverne des deux renards.

Depuis ce temps, plus personne n’osa défier l’autorité, même sous les torches lors des nuits les plus calmes. Lancelot savait où chacun se cachait, il savait qui était chaque personne.