L'écritoire du Seigneur Véhélixe
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Les contes de Perceval – Parluifet : Épisode 1 : Genèse

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Les contes de Perceval – Parluifet : Épisode 1 : Genèse Empty Les contes de Perceval – Parluifet : Épisode 1 : Genèse

Message par Admin Ven 25 Jan - 0:37

Hiver 480, la neige est tombée sur tout le royaume depuis quelques jours. Les chevaliers et toute la cour sont présents pour un rituel : Détruire le corps de Lancelot. Tout le monde est debout autour d’un feu un peu plus loin, où les​ corps de Lancelot, Loth et Anna brûlent, comme pour tenter d’effacer ce pan de l’histoire de leurs têtes.
Les catapultes qui ont servit à obéir à l’ordre de destruction de Léodagan, dernier roi de Logres, encerclent encore le cadavre de Kaamelott.

Les villageois se précipitent par dizaines avec des chariots et des brouettes pour récupérer sans aucune pudeur ni impression de deuil, des pierres qui serviront à reconstruire les maisons et les fermes piétinées par le régime de terreur de Lancelot.

Les vautours planent, bientôt, il ne restera plus rien de ce bastion qui semblait il y a encore quelques années inattaquable. La gangrène à pourri le fruit de l’intérieur.

Perceval s’était isolé un moment devant ce qui était la grande porte. La grille est tombée mais l’entourage est intact. Perceval admire avec tristesse les décombres. Quelques seigneurs le rejoignent.

Léodagan : Laissez seigneur Perceval, vous vous faites du mal.

Perceval : Faut que j’m’y fasse.

Léodagan : Vous qui aimiez tant glandouiller, au moins là vous avez une excuse.

Karadoc : Là faut avouer que c’est moche.

Léodagan : Déjà moins qu’avant. Y’a de l’armement, c’est solennel.

Karadoc : Je parle pas de Kaamelott, je parle de la situation, j’y ai laissé tellement de fromage de brebis dans ce château. 11 ans de ma vie là dedans.

Léodagan : Moi c’est le pognon que j’y ai laissé qui m’inquiète, mais bon…

Karadoc (scrute les décombres) : Attendez, c’est pas un morceau de gouda qui dépasse là ?

Léodagan (inspecte à son tour) : Où ça ?

Karadoc (monte péniblement sur le tas de décombres) : Là !

Léodagan : (Le rejoint) : Faites voir.

Perceval : Vous êtes des monstres. Sire Arthur est mort. Et pour vous tout​ ce qui compte c’est vos fromages et votre argent. Alors je veux plus vous voir, VOILÀ !

(Perceval a les larmes aux yeux)

Séli : (Arrivant ) : Mais qu’est ce qui vous arrive bon sang ? Vous allez arrêter de gueuler oui ?! Qu’est-ce​ qu’ils foutent là-bas tout les deux.

Perceval : Au lieu de se recueillir ils cherchent de la bouffe et de l’argent. Des animaux.

Séli : Je sais que ça vous touche tout ça seigneur Perceval. Mon mari c’est pas ce qu’on appelle un sentimental. Il le dira jamais qu’Arthur lui manque.

Perceval : Moi il me manque déjà. Il m’a appris tellement de choses.

Séli : Vous preniez des beignes à répétition et Arthur vous manque ? Dîtes-vous que vous vous ferez plus engueuler.

Perceval : À ce compte là je préfère encore m’en prendre une.
Vous comptez faire quoi ? Refaire votre Carmelide ?

Séli : Oh vous savez, c’était déjà de traviole depuis longtemps. Tout le monde a du sauter sur l’occasion et se tirer à Londinium, une cité au Sud. Non on va se trouver une ferme et élever des poulets.

Perceval : Lancelot n’a pas fait les choses à moitié, ce fumier. CONNARD ! VOUS AVEZ TOUT DÉTRUIT !

Séli : Oh doucement !

Léodagan : De quoi ?

Séli : Non rien. Reprenez-vous seigneur Perceval. Récupérez donc votre clan tiens.

Perceval : Ils étaient tous cons. Je comprends Arthur dans le fond. Comment vous voulez diriger des débiles pareils ?

Séli : J’en sais quelque chose, croyez moi. Alors vous allez faire quoi ?

Perceval : Sûrement aller quelques semaines à la taverne des Deux Renards, histoire de me vider la tête.

Séli : D’accord, nous on sera sûrement encore dans le coin un moment. Si vous voulez passer nous voir…

Perceval : D’accord. Merci. Bon et bien bonne chance pour la suite.

(Karadoc redescend)

Karadoc : J’ai même pas pu récupérer un p’tit chèvre.

Perceval se retourne et marche vers la taverne. Karadoc sent qu’il est triste. En bon ami, il décide de se joindre à lui. La marche qui s’en suit est totalement silencieuse. Après quelques dizaines de minutes, ils arrivent devant la porte. Le tavernier arrive au même moment.

Le tavernier : Ah tiens mes ch’valiers ! J’allais ouvrir pour le service du soir.

Karadoc : Tiens votre taverne est encore là ?!

Le tavernier : Ouiii, figurez-vous que le Lanc’lot il me l’a pas détruite. À part quelques rondes pour débusquer un de vous, c’était tranquille. Vous entrez, y’aura pas de clients avant deux bonnes heures.

Karadoc : Allez.

Karadoc et Perceval sont à une table, le tavernier leur sert un poulet et les rejoint.

Le tavernier : Alors comme ça ça y est, c’est fini Kaamelott.

Perceval : Ouais, Arthur est mort, y’a plus de Logres.

Le tavernier : Non c’est pas vrai ? Ça a l’air de vous secouer.

Karadoc : Perceval l’aimait bien, il lui était fidèle.

Le tavernier : Alors c’est qui qui l’a tué ? Lancelot ?

Karadoc : Oui. Mais lui aussi il est mort juste après, tué par Perceval.

Le tavernier : Alors là chapeau, j’vais chercher la boisson, en hommage à Arthur et à la gloire du seigneur Perc’val !

Le tavernier revient avec trois bouteilles.

Le tavernier : Mon meilleur vin, y’a pas plus cher dans tout le pays.

Karadoc : Celui de Ropartz ?

Le tavernier : Eh non, j’ai dit « le meilleur ».

Perceval s’en sert un verre et le bois cul sec. Le tavernier et Karadoc le regardent dépité.

Le tavernier : Allez, j’vous offre la chambre pour une durée indéterminée. J’aime pas vous voir comme ça.

Karadoc : Y’a le beau geste.

Ils boivent encore pendant une heure. La nuit est tombée. Bien éméchés, Le tavernier lance le service du soir. Karadoc et Perceval montent à leur nouvelle demeure.

Karadoc : Allez Perceval, c’est rien. C’est bien beau mais faut voir de l’avant. Faut prendre un peu le sureau par les bornes !

Perceval : Vous savez pas ce que vous racontez. Arthur c’était tout pour moi. Vous la seule chose qui compte c’est la nourriture.

Karadoc : Non, c’est mes gamins aussi. Le plus grand veut faire charcutier, ah on va en faire quelque chose de grand.

Perceval : Arthur n’a même pas eu la chance de le voir grandir son fils.

Karadoc : Les Dieux en même temps ils dirigeaient sa vie. S’il est mort c’est qu’il devait et pis c’est tout. Vous savez, le destin…

Perceval : QUOIIII ?!

Perceval a mis une tarte à Karadoc et descend. Il passe par la salle avant de sortir.
Il claque la porte et s’allonge dans l’herbe, derrière le bâtiment.
Il regarde le ciel, ce qui le calme un peu. Il fixe une étoile qui brille plus que les autres. Elle lui rappelle Arthur, Le personnage central, le plus important parmis le grand nombre de chevaliers insignifiants, les étoiles anonymes. La considérant comme son défunt souverain, il se confie.

Perceval : Sire, vous aviez raison. Vous nous guidiez. Vous étiez altruiste, vous essayiez de faire quelque chose de nos petites vies de paysans.
J’aurai voulu être moins idiot, j’aurai voulu que vous soyiez fier de moi. Même pas capable de se battre… Vous avez eu une sépulture parfaite, j’y ai tenu. Le Graal est sur votre tombe. Vous aviez raison, le Graal apporte la lumière pour tout le monde. Vous étiez un Roi légendaire.
C’est ça que je veux faire maintenant. Me rattraper, vous faire honneur, devenir le chevalier que vous souhaitez. Je veux que de là-haut, vous soyiez content de moi. Je fais alors voeu ce soir; je fais voeu d’héroïsme.
Je vous promet de devenir, à partir de ce soir, un héros.

Perceval fixe une dernière fois cette étoile les yeux humides, et s’endort dans l’herbe craquante sous la neige, dans la fraîcheur de la nuit.

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