Les contes de Perceval – Parluifet : Episode 11 – Nous agissons dans l’ombre

[Arc Franc]

Perceval est depuis tout l’été dans sa chambre de « La petite fleur de lys », la chaleur de la Gaule l’a pris de court ; il est incapable du moindre mouvement. Il a passé la saison allongé sur son lit en plume, dans une sorte de phase méditative. Cette glanderie sous-jacente est pour lui l’occasion idéale d’en finir définitivement avec le cordon ombilical qui le reliait encore au royaume de Logres ; ce temps est révolu, Kaamelott l’a révélé à lui-même. A présent, le passé appartient au passé. L’automne approche à grands pas mais l’été est toujours là. Les journées sont un peu moins étouffantes, Perceval décide qu’aujourd’hui, il sortira de son clapier pour se laver et explorer un peu plus Reims.

Olda : Vous voilà, j’ai bien cru que vous aviez fui une nuit.

Perceval : Ah non je suis toujours là, je suis pas beaucoup sorti.

Olda : J’ai vu ça, une serveuse est venue vous monter le repas, elle ne vous a pas vu depuis au moins deux mois, vous vous plaisez dans ma chambre dîtes !

Perceval : C’est normal qu’il fasse aussi chaud ici ? Je suis capable de rien.

Olda : Ah c’est la Gaule ça ! Ça change un peu du fin fond de la Bretagne.

Perceval : Ouais, vous avez des bains ?

Olda : Non, mais descendez après la place du marché, il y a des termes romains.

Perceval avait pris soin de prendre sa lance pour partir. Il sort de l’auberge. C’est un soleil de plomb qui l’attend dehors comme il en a peu vu au pays de Galles. La chaleur lui brûle le dos alors que le soleil est maintenant derrière lui. Il descend un peu la place et se retrouve nez à nez avec un gigantesque bâtiment ornés de lettres romaines et de colonnes. Logres étant pauvre en infrastructure romaine, le chevalier n’est pas habitué à entrer dans un bâtiment romain. Reims appartient depuis peu de temps aux Francs, la majorité de la culture romaine a par conséquent foutu le camp. Ce qui reste du passé n’est encore debout que pour une simple raison ; Rome avait imposé aux colonisés de donner quasiment l’intégralité de leur argent au pouvoir central. Ils ont besoin de garder à présent l’infrastructure actuelle où ils seront incapables financièrement de les remplacer. Rome à décidément marqué son territoire pour encore longtemps.
Perceval est très impressionné par ce bâtiment qui domine le centre de la cité. Issu d’une famille pauvre, le plus grand bâtiment qu’il a connu est finalement Kaamelott, mais cette fois c’est différent, il est encerclé par de gigantesques structures.

Il entre dans les thermes comme pour se réfugier. Ne sachant pas du tout comment ceux-ci fonctionnent, il décide de suivre un homme qui entre après lui. Il se retrouve devant un modeste bureau où est assis un homme quasi endormi. l’homme devant lui lui confie ses biens, Perceval fait innocemment de même en lui confiant sa lance, ce qui étonne l’employé. Il pose la lance derrière lui et se rendort. Perceval lui, se rend dans une pièce un peu plus loin, toujours accompagné de l’homme. La pièce est grande et seulement une poignée de personne l’occupent. Le chevalier choisit une malle et y range ses vêtements. Il regarde rapidement l’autre homme qu’il a suivi. Son teint est gris, il est très peu musclé mais à un air d’animal dangereux. Perceval part à l’aventure et descend seul un couloir qui mène à plusieurs bains. Il plonge dans un premier qu’il trouve excessivement chaud et se dirige plutôt vers un second, plus frais. Il se prélasse, tout en pensant à son futur. Il n’en sait encore rien, mais on lui promet un avenir riche.
Son bain sera très court, il ne veut pas s’éterniser et à de plus en plus envie d’explorer. Il sort de l’eau, se sèche avec un étoffe près du bain et retourne au vestiaire. L’homme qui, lui avait choisi les bains chauds sort également de son bain et rejoint sa malle. Le chevalier se rhabille et s’approche de la sortie pour récupérer sa lance. L’homme encore torse nu fond soudain sur le chevalier et le bloque en lui mettant une dague sous la gorge. Surpris Perceval ne fais plus un geste, n’osant même plus avaler sa salive.

??? : Pour le vrai roi de Logres chevalier, tu vas mourir.

Perceval : Vous êtes qui ?

??? : Galehaut, je suis le bras droit de Lancelot notre saint Purificateur.

Perceval : Comment savais-tu que j’allais venir ici ?

Galehaut : Nous sommes partout, tapis dans l’ombre. Notre mission quand nous avons fui, c’est de venger la mort de notre maître. Aujourd’hui sa mort sera vengée, rat de bas-fonds.

Perceval : Lancelot est un traître.

Galehaut : Ne dit pas ça devant moi ! Il est grand, c’est le bon incarné, ton roi n’était qu’un usurpateur !

Perceval : Tu mens, tu ne sais pas qui il était à la Table Ronde, il a trahi Arthur.

Galehaut : Je vais te tuer chevalier, et quand tu seras mort je mourais aussi. Et je serai récompensé par Lancelot en personne dans l’Au-delà. Maître ! Attendez-moi et soyez fier de ce que je vais accomplir pour vous.

Galehaut retourne Perceval pour lui faire face. Il chochotte une sorte de prière et cite frénétiquement le nom de Lancelot, presque en pleurs de joie . Il retire la lame de la gorge du chevalier et la lève au dessus de lui, prêt à le poignarder. Perceval a bien évidemment peur, il n’est pas armé et seul dans la pièce avec un ancien soldat de Lancelot qui semble le vénérer. Il tend son bras sur la gauche comme pour attraper l’encadrement de la porte ouverte.
C’est sans compter sur son arme fétiche qui s’envole dans un éclat bleuté au dessus de l’employé assoupi et rejoint Perceval. Il la saisit dans sa main et repousse d’un coup sec l’assassin en le frappant dans les côtes. Galehaut trébuche. Perceval met sa lance devant lui pour créer une distance entre l’assassin et lui. Il a le temps de prendre son souffle avant que l’assassin fonde de nouveau sur lui. Mais il ne l’atteindra pas ; Perceval met plusieurs coups devant lui jusqu’à que la lance transperce Galehaut de part en part. l’ancien soldat de Lancelot relâche ses muscles ce qui lui fait lâcher sa dague au sol. Il tient le manche de la lance qui le transperce et s’adresse une dernière fois au chevalier.

Galehaut : Fait attention chevalier. Je rejoint mon maître pour l’éternité mais ses soldats sont partout. Tu rencontreras ses hommes peu importe où tu iras et ne seras jamais en sécurité.

Le sang se mêle à l’eau qui recouvre les dalles en marbre de la pièce. Perceval récupère discrètement les étoffes des bains et recouvre le cadavre avant de se rendre au bureau.

Perceval : Je suis chevalier de la cour d’Arthur de Bretagne, j’ai été attaqué par un assassin. Appelez la garde pour qu’ils récupèrent son corps.

Employé : Mh oui c’est ça. J’le…ferais.

Stressé et paniqué, Perceval n’attend pas la réponse de l’employé pour sortir. L’intimidation de l’assassin fonctionne, Perceval est suspicieux et presque paranoïaque. Il surveille tous les passants et se rend en courant à sa chambre de l’auberge, c’est maintenant certain ; il ne sortira plus de sa chambre de sitôt.